Société Suisse d'Héraldique
  • deutsch
  • français
  • italiano
  • Home / Portrait
  • News
  • Comité
  • Rapports de la société
  • Publications
  • Assemblées annuelles
  • Armorial
  • Demande d'admission
  • Relation bancaire
  • Contact
  • Liens
  • Protection des données personnelles
Assemblée annuelle 17.09.2022 - Lucerne

Publications

Notre principale publication paraissant régulièrement:
Archives Héraldiques Suisses
Archivum Heraldicum
ISSN: 1423-0534

Toutes les années en ligne (e-periodica)

Directives pour la rédaction de manuscrits destinés à la publication dans les Archives Héraldiques Suisses - Archivum Heraldicum (AHS), organe de la Société Suisse d'Héraldique (SSH)

Open Access

Les auteurs ont immédiatement le droit de disposer librement du PDF de leur article. Toutefois, et selon la politique Green Open Access, un délai d'embargo de 12 mois est observé pour l'ensemble de l'édition. A partir de ce moment, l'édition dans son ensemble est également disponible sur e-periodica.

Annonce: Changement de rédaction 2020

Après huit ans d’activité, le rédacteur en chef, Rolf Kälin, remettra cette fonction à son successeur dans le courant de cette année. En 2008, il avait été élu membre de la commission de rédaction. De 2009 à 2012, il a ensuite été rédacteur de langue allemande avant que le comité de la SSH ne lui confie la charge de rédacteur en chef en 2012.
Lui succédera l’actuel rédacteur de langue allemande, le Dr Horst Boxler, qui assumera les tâches et la responsabilité de l’édition des Archives héraldiques suisses 2021 et dirigera l’organe de la SSH à l'avenir.
La nouvelle rédactrice de langue allemande sera Madame Sarah Keller, Dr ès lettres. En outre, après la mort de Carlo Maspoli, un nouveau rédacteur de langue italienne a pu être recruté en la personne de Niccolò Orsini de Marzo, membre du comité.

2020

Héraldique seigneuriale paysanne à St. Stephanus de Genhofen, commune de Stiefenhofen, arrondissement de Lindau, en Souabe bavaroise - Horst Boxler

L’église gothique tardive de St. Stephanus à Genhofen recèle un joyau exceptionnel, partiellement inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco : un ensemble de peintures murales qui peut être qualifié d’héraldique seigneuriale paysanne, dans la mesure où les peintres ont transposé dans une église, au long des siècles, la manière picturale et colorée de leurs maisons rurales traditionnelles. De plus, si ces anonymes ont perpétué ici diverses figures héraldiques de leurs seigneuries locales, ils ont en même temps aussi documenté le changement d’époque à Genhofen et ses environs. Une gageure particulière a consisté à identifier les armoiries, qui n’ont pas toujours été copiées de manière idéale et sûrement le plus souvent exécutées seulement de mémoire. Enfin, les peintures de la nef et du chœur constituent un témoignage merveilleux de la piété populaire séculaire avec l’Histoire du Salut et diverses légendes, afin de familiariser des fidèles encore analphabètes, comme dans de plus grandes et plus importantes églises, avec la vie de Jésus et les promesses de l’eucharistie.(Horst Boxler, trad. Gaëtan Cassina)

À propos du sceau de Guillaume de Beaujeu, maître du Temple - Jean-Bernard de Vaivre

Complément annoncé et attendu d’une communication de l’auteur trahie par une publication hâtive à son insu (1963), la présente étude compare les sceaux armoriaux de deux des nombreuses familles Beaujeu recensées en France au Moyen Âge. Celle de la Bourgogne comtale (Franche Comté) et celle du Forez et d’Auvergne, auxquelles on a attribué alternativement sans arguments déterminants l’origine du Maître du Temple Guillaume de Beaujeu. Élu en 1273, celui-ci fut tué au siège de Saint-Jean d'Acre en 1291, qui marqua la fin de la présence des croisés en Terre Sainte.
Un lion rampant sur champ billeté, avec diverses variantes et souvent un lambel, figure dans les sceaux des Beaujeu du Forez et d’Auvergne. Peu de maîtres des ordres militaires ont usé de sceaux à leurs armes personnelles au XIIIe siècle. On connaît toutefois celles de Guillaume de Beaujeu. Il a usé d'un contre-sceau privé au revers du grand sceau du Temple sur un document unique conservé : un acte de 1286 qui intéresse directement l'histoire de la Terre sainte. Le lion sur champ de billettes y figure bien. Or, jamais on ne trouve de lion dans les armes portées par les Beaujeu comtois, auxquels certains ont longtemps voulu rattacher Guillaume. Ces derniers portèrent sans discontinuer une croix cantonnée de billettes au nombre variable. Si le cas des armes Beaujeu a, d'une manière générale, été bien mal traité, la conclusion dûment étayée ici revient à intégrer le maître du Temple Guillaume de Beaujeu à la famille d’Auvergne.(Gaëtan Cassina)

Sceau de Jean d’Épône, prieur de l’Évière - Jean-Bernard de Vaivre

Moine de l’abbaye bénédictine de la Trinité de Vendôme, Jean d’Épône posséda un beau sceau, dont seule la matrice, aujourd’hui volée, avait traversé les siècles. Le moulage qui en est reproduit ici révèle la haute qualité artistique de son décor et sa légende précise que Jean d’Épône était prieur de l’Évière, prieuré bénédictin dépendant de l’abbaye de la Trinité de Vendôme, destiné à servir de refuge en Anjou aux moines de Vendôme. La vue publiée en 1694 est l’unique témoin de cet établissement fondé en 1047, incendié en 1131, remplacé au XVe siècle et complété au XVIIe, dont rien n’a subsisté. Docteur en droit, Jean d’Épône est connu par un texte des archives secrètes du Vatican, bulle confirmant le 6 mai 1370 sa nomination à la tête du prieuré de l’Évière d’Angers. La confection de la matrice est donc postérieure à cette date.(Gaëtan Cassina)

Taque de 1594 aux armoiries de Pierre Berney provenant de l’Abbaye (Vallée de Joux, VD) - Pierre-Yves Favez

Il s’est agi pour l’auteur d’identifier le porteur des armoiries figurant sur une taque de cheminée actuellement fixée sur la façade de la maison du « Grand-Toit » au Pont (Vallée de Joux, VD). Elle porte la date de 1594 et un écu contenant un rencontre de bœuf sommé d’une étoile à cinq rais entre les cornes et accosté des initiales P et B. La date et les initiales ont amené la recherche sur les traces des Bertet ou Berthet alias Berney. On ne connaissait jusqu’à présent pour cette famille que des armoiries fort différentes et bien plus récentes (1797, vers 1800, 1857). L’initiale du prénom correspond à Pierre, qui avait hérité des biens, notamment une maison se trouvant à L’Abbaye et non au Pont. C’est certainement pour cette maison, demeure des Berney depuis leur installation à L’Abbaye en 1492, que la taque avait été confectionnée en 1594. Son déplacement à la maison du Grand-Toit au Pont, propriété Rochat de longue date, est peut-être consécutif à un mariage Rochat-Berney, à un moment indéterminé. Les Berney n’avaient pas conservé la mémoire de leurs armoiries primitives, attestées par cette seule plaque de cheminée, d’où le besoin d’en créer de nouvelles vers 1800.(Gaëtan Cassina)

La “clef héraldique” du secrétaire-tabernacle des Archives d’État de Saint-Gall - Benno Hägeli

Exposé dans le local d’accueil des Archives d’État de Saint-Gall, un “secrétaire-tabernacle” provenant de l’ancienne abbaye interroge spécialement au sujet de son commanditaire. Dans la bibliographie spécialisée, chez Erwin Poeschel, Bernhard Anderes et Josef Grünenfelder, on trouve les descriptions théologiques de deux tableaux en marquetterie, mais on n’avait pas encore à ce jour identifié le commanditaire de ce meuble. Il résulte d’une analyse plus serrée de la scène sur le “portillon de la niche du siège” qu’il s’agit d’une “représentation imagée” des armes du prince-abbé Coelestin Gugger (28 juin 1701-24 février 1767), le constructeur de l’église abbatiale de Saint-Gall. On peut avancer comme preuves la “ lettre aux armoiries ” ainsi que les annexes, écrites et en images, de la correspondance entre le prince-abbé et son beau-frère. On a constaté du même coup que les armoiries Gugger ont été reproduites fautivement à plusieurs reprises dans la bibliographie héraldique. Le secrétaire doit donc avoir été confectionné après 1740, année d’entrée en charge du prince-abbé. L’identité de l’artiste demeure, elle, encore inconnue.(Benno Hägeli, trad. Gaëtan Cassina)

Armorial de la Schildnerschaft de la Guilde des héraldistes zurichois - Rolf Kälin

La Guilde des héraldistes zurichois a été fondée le 1er août 1930 par un groupe de jeunes Zurichois amateurs de l’art du blason. Une bonne décennie plus tard, suite aux décisions prises le 13 novembre 1941, un armorial de la Schildnerschaft a été présenté lors de la principale réunion de 1942. Jakob Suter en a été le premier artiste héraldique. Lui succédèrent d’autres artistes héraldiques connus, tels Paul Boesch – qui n’était pas membre de la Guilde –, Fritz Brunner et Hans Schaub, qui enregistrèrent les armoiries des Schildner nouvellement admis. À ce jour, l’Armorial compte quelque cent magnifiques armoiries de grand format, qui sont publiés ici pour la première fois, en témoignage important de l’art héraldique d’une époque.(Rolf Kälin, trad. Gaëtan Cassina)

Sin fastitgs dils castellans dil Signeradi Maiavilla 1509-1797/99 - Aluis Maissen

Sin la tscherca da fastitgs heraldics dils castellans dil Signeradi da Maiavilla ei la raccolta plitost pintga, il cuntrari dalla situaziun ella „Rezia Minore“. Enconuschentamein han las Treis Ligias administrau duront 300 onns la Valtellina ed ils Contadis da Chiavenna e Bormio sco era il Signeradi da Maiavilla. Denter las tiaras subditas el sid e quellas dil nord deva ei denton duas marcantas differenzas. La Valtellina ed ils dus Contadis disponevan bein sur d‘ ina certa autonomia partenent las pussonzas executivas e legislativas en las singulas communas, ellas fuvan denton buca part dil stat dallas Treis Ligias. El Signeradi grischun fuvan las relaziuns statalas denton empau auter. Il Signeardi fuva d‘ ina vart tiara subdita dallas Treis Ligias e da l‘ autra vart in cumin regular dalla Ligia dallas diesch dertgiras. In‘ ulteriura differenza pertuccava l‘ undrientscha dils ufficials grischuns alla fin da lur perioda d‘ uffezi. Ella Valtellina ed els dus Contadis da Chiavenna e Bormio vegnevan ils uffizials undrai cun armas ed inscripziuns latinas. Quellas vegnevan picturadas sin las fatschadas dallas residenzas ed en las salas da dertgira. El Signeradi da Maiavilla existeva quei usit denton buca. Sin la tscherca da documentaziuns dils anteriurs castellans dil Signeradi anflan ins perquei mo singuls fastitgs, sco per exempel las picturas heraldicas ella sala dils cavaliers el casti da Brandis ni ils frescos vid la fatschada dall‘ anteriura casa communala da Maiavilla. Il territori dil Signeradi grischun cumpigliava la citad da Maiavilla e las communas da Fläsch, Malans e Jenins. Il castellan grischun veva sia residenza el casti da Brandis. Igl emprem castellan da Maiavilla ei Gion Carl de Travaulta staus, il davos Giachen Duri Sprecher de Bernegg.(Aluis Maissen)

Armoiries en relation avec des contes et légendes – Particularités utiles à l’analyse des armoiries des cantons, des districts et des communes - Hans Rüegg

Dans les AHS 2017 l’auteur a présenté son analyse des armoiries des cantons, des districts et des communes. Il ne s’agissait pas des blasons eux-mêmes, mais des raisons de leur choix. Ces motivations ont été réparties en onze catégories dont certaines encore subdivisées. Deux à quatre exemples représentatifs de chacun de ces groupes ont été choisis et discutés. Dans le présent annuaire, les armes de différents groupes sont présentées dans un ordre moins strict. C’est le thème du groupe « contes et légendes » issu de la catégorie des « armoiries en relation avec l’histoire et la mythologie » qui est pris en considération. Par mythologie, c’est l’ensemble des mythes d’une aire culturelle ou d’un peuple, d’une région ou d’un groupe social, de même que leur présentation systématique sous forme littéraire, scientifique ou religieuse qui sont pris en compte.
Le monde des légendes et des récits est infiniment varié. Ce n’est donc pas un miracle que certains aient trouvé un écho dans l’héraldique. Il était pour ainsi dire dans leur nature qu’ils se répandent principalement dans les contrées rurales, car le rapport à la nature et particulièrement à l’univers des montagnes jadis redouté, imprégnait de manière directe la vie des populations, paysans et bergers alpins astreints à trouver leurs moyens d’existence dans ce contexte. Les statistiques montrent que de telles armoiries proviennent respectivement au nombre de 6 du Tessin, 5 de Suisse centrale, du Valais, de l’Argovie et de l’Oberland bernois, 2 du nord-ouest de la Suisse, de Vaud et des Grisons. Actuellement, lors des créations suscitées par les fusions de communes, on ne puise plus que très rarement des motifs dans le passé ou on refuse d’éventuelles propositions de ce genre, ce qui est regrettable.(Hans Rüegg, trad. Gaëtan Cassina)

La lettre de noblesse d’Alphonse de Sandoz – Un exemple de la pratique de promotion sociale dans le Canton de Neuchâtel sous la souveraineté prussienne - Gerhard Seibold

En tant que Principauté dans la Suisse républicaine et malgré tous ses liens avec la Confédération, Neuchâtel a vécu un développement particulier. Cette situation a duré jusqu’au milieu du XIXe siècle, lorsque le roi de Prusse, qui était aussi en tant que personne prince de Neuchâtel, renonça à ce territoire. Ces rapports paraissent évidents en relation avec les titres de noblesse que le souverain domicilié à Berlin distribuait à des hommes qui lui agréaient, soit ceux qui soutenaient sa souveraineté. De nombreux exemples prouvent ces rapports du début du XVIIIe siècle au milieu du XIXe. L’un de ces cas concerne le banquier neuchâtelois et Administrateur des sels (Frédéric Henry) Alphonse Franel (1809-1892). Celui-ci avait été adopté par son grand-oncle, le Conseiller d’État Charles-Louis de Sandoz et il fut certainement aussi tenu compte en passant de cette occurrence, lorsque le roi Frédéric Guillaume III de Prusse conféra en 1823 au jeune Franel une lettre de noblesse en tant que “de Sandoz”. Cette étude montre aussi clairement dans quelle mesure considérable les représentants des couches locales supérieures étaient liées sur les plans social et familial.(Gerhard Seibold, trad. Gaëtan Cassina)

A quoi bon un armorial (du Jura) ? Menues réflexions sur l’héraldique, le grand public et les sciences humaines - Nicolas Vernot

À l’œuvre depuis quelques années, l’auteur expose les circonstances de l’entreprise d’un Armorial des familles jurassiennes, dont la rédaction lui a été confiée par la Société jurassienne d’Emulation, sous les auspices des Archives cantonales du Jura. Ce projet couvre non seulement l’actuel canton du Jura, mais également les districts aujourd’hui intégrés aux cantons de Bâle-Campagne (Laufon) et de Berne (arrondissement administratif du Jura bernois), c’est-à-dire l’ensemble de ce qui constituait avant 1815 l’ancien Évêché de Bâle. Les réflexions de l’auteur sur l’héraldique en Suisse, spécialement celle des familles, d’une ampleur incomparable avec les autres pays, ne dépassent qu’en apparence le cadre de son travail, car elles lui donnent en fait l’occasion d’ancrer ce projet dans un contexte bien plus vaste : l’attente du public, l’intérêt pour les sciences humaines, le caractère des armoiries, permanentes, éphémères et mutantes, leur sens et leur évolution, en lien direct et étroit avec les trajectoires sociales de leurs porteurs, le rôle et l’importance des armes «parlantes». Les membres de la Société suisse d’héraldique ne peuvent que se réjouir de la sortie de l’Armorial [pan]jurassien, annoncée pour le printemps 2022. Sa publication sous la forme papier sera éditée par la Société jurassienne d’Emulation, tandis que sa mise en ligne sera accessible sur le site des Archives cantonales du Jura. Cet ouvrage comblera une lacune criarde, les autres cantons romands disposant de longue date d’armoriaux couvrant l’héraldique de leur territoire.(Gaëtan Cassina)

Sceaux, drapeaux et armoiries de la ville et république de Fribourg en Nuithonie (1157-1798) - Pierre Zwick

Avec le souci de remédier à une confusion fréquente entre les emblèmes du pouvoir, sont présentés successivement, avec leurs caractéristiques respectives, sceaux, drapeaux et armoiries qui ont ponctué l’histoire de Fribourg des origines à la fin de l’Ancien Régime. Le plus ancien sceau connu de la ville (1225) montre, au-dessus d’une tour et d’un mur crénelé – un château en héraldique –, un écu à l’aigle des Zæhringen, alors éteints, rappel de la fondation de Fribourg par Berthold IV. Le drapeau, simplement noir et blanc, diffère sensiblement du sceau. Représenté pour la première fois en 1410, il accompagnait déjà les formations militaires fribourgeoises au XIVe siècle. Quant aux armoiries de la ville, elles n’apparaissent qu’après l’accession de Fribourg au statut de ville libre d’Empire, en 1477. Des vitraux armoriés furent alors commandés pour des édifices publics. Les deux écus noirs et blancs étaient alors surmontés d’un troisième, d’or à l’aigle bicéphale coiffée de la couronne impériale. Par la suite apparaissent deux lions comme supports. Dès 1648, avec le traité de Westphalie mettant fin à la guerre de Trente Ans, Fribourg fut exemptée de la souveraineté impériale. L’écu à l’aigle bicéphale disparut des armes de la ville et la couronne impériale fut remplacée par une simple couronne fleuronnée. Les lions restèrent comme supports jusqu’au XIXe siècle. Martin Martini, dans sa vue cavalière de 1606, a créé la plus intéressante et complexe composition des armes de Fribourg, écartelées en l’occurrence, avec une évocation sigillographique et héraldique de l’histoire de la ville.
Cette première association, dans un seul écu, du drapeau et du sceau a donné naissance à l’interprétation erronée que la ville de Fribourg aurait eu au Moyen Âge deux sortes d’armes. L’écu écartelé orné seulement d’une couronne fleuronnée fut adopté comme armoiries de la ville et république de Fribourg. Son usage prendra fin avec la chute de l’Ancien Régime. Lorsque ville et canton furent séparés, en 1803, les armoiries firent aussi partie de la répartition des biens. Au canton le « coupé de sable et d’argent » et à la ville le « d’azur à tour crénelée d’argent, senestrée d’un avant mur crénelé du même, s’abaissant en deux degrés ».(Gaëtan Cassina)

2019

Le “manuscrit d’Aulendorf” (Die Aulendorfer Handschrift) de la chronique du Concile de Constance d’Ulrich Richental et le contexte familial de son commanditaire - Horst Boxler

De nombreuses publications remarquables sont sorties à l’occasion du jubilé, récemment célébré, du Concile de Constance qui se déroula de 1414 à 1418 dans cette cité épiscopale et qui devait ramener l’unité dans la chrétienté occidentale déchirée par un schisme. L’historien Thomas Martin Buck, de Fribourg en Brisgau, avait cependant déjà tracé en 2010 une voie à suivre par la recherche historique, en livrant alors au public et aux chercheurs la copie probablement la plus ancienne de la chronique du Concile pour la première fois dans une édition critique, presque 130 ans après la publication par son homonyme, Michael Richard Buck, d’un facsimilé du manuscrit (1882). Celui-ci devait son appellation de “manuscrit d’Aulendorf” à l’endroit où il avait été conservé, soit l’ancienne propriété et résidence des seigneurs, puis barons et enfin comtes de Königsegg-Aulendorf (Bade-Wurtemberg). Jusqu’à présent, la relation de ces derniers avec la création du manuscrit avait seulement été esquissée à gros traits et rarement mentionnée. Le présent travail vise à combler cette lacune et à livrer également des informations inédites sur la vente de ce manuscrit aux Etats-Unis. C’est ainsi qu’aujourd’hui ce manuscrit est qualifié la plupart du temps de manuscrit de New York (New Yorker Handschrift).(Horst Boxler, trad. Gaëtan Cassina)

Armas al fresco el Casti Salenegg - Las schlattas da niebel en Rezia - Aluis Maissen

Pigl admiratur dalla heraldica grischuna muntan ils frescos ella sala da curtin dil casti Salenegg in aspect tut aparti. Igl autur da questa lavur ha analisau e descret ils davos onns diversas collecziuns heraldicas, aschia las armas grischunas ella Valtellina, ils frescos el casti dils prenci-uestgs da Cuera ella Val Venosta (Fürstenburg), las armas ella casa municipala da Cuera, ils frescos ella caplutta da S. Roc a Vella sco era las armas sils craps fossa els santeris da Brusio e Castasegna. Tut quellas lavurs ein stadas d’ ina gronda attracziun. Quei che munta denton ina fascinaziuns tut speziala vid igl art heraldic el casti de Salenegg ei il fatg, che tut las 40 armas da famiglia ed ils emblems dalla Treis Ligias derivan dil medem artist. Quei munta unitad ella multiplicitad. Gia la disposiziun ei remarcabla. La structura geometrica cun diesch retschas d’ armas en colonna da quater regorda alla disciplina da cartusians. Era la selecziun dallas armas da famiglia ei unitara. Buca tuts magnats grischuns ein representai cheu, mobein mo ils aristocrats. Els vulevan star denter els. Il mandat per la creaziun da quei maletg deriva dil patrizian Antonio de Molina dalla Val Calanca, e quel ei bein era responsabels per la selecziun. Igl onn 1616 marida Antonio de Molina la giuvna Violanda de Salis, feglia da Vespasian de Salis-Maiavella, signur de Aspermont. Cheutras vegn el en possess dil casti Salenegg el Segneradi grischun. El engrondescha quel viers sid e construescha leu la sala da curtin el plaunterren. Igl onn 1640 lai el exequir ils frescos sil plafond. L’ arma de Molina ei representada duas gadas en quei liug, ina ga sco fresco vid il plafond e l’ autra ga sco gravura sil cheminé. Ils maletgs heraldics ein armas da famiglia, quellas san pia buca vegnir attribuidas a singulas persunas. Dapli dat ei negina hierarchia denter noblezia aulta e bassa. Secapescha che las treis las pli impurtontas famiglias grischunas ein representadas, ils Salis, ils Plantas ed ils Sprechers. La successiun ei denton casuala sco era l’ appartenenza allas singulas Ligias. Cun paucas excepziuns ein quasi tuttas famiglias aristocratas dallas Treis Ligias representadas. Mo singulas mauncan, per semeglia ils à Marca dalla Mesolcina, ils Latours da Breil ed ils de Federspiel a Lichtenegg. Da l’ autra vart figureschan schlatteinas meins enconuschentas ella collecziun, aschia ils Mennhards, ils Giovanellis ed ils cavaliers de Sonvickh (Somvix) che han viviu el 13-avel tschentaner. La missiun digl autur el casti Salenegg ei pia stada da descriver professiunalmein ils bellezia maletgs heradics e dad amplificar a quels texts biografics. Cheu vegn la roda historica denton buca inventada da niev, pertgei che ual las schlatteinas aristocratas dil Grischun ein gia daditg scrutadas.(Aluis Maissen)

Armoiries faisant référence à des sobriquets et des surnoms – Analyse détaillée des armoiries des cantons, des districts et des communes suisses - Hans Rüegg

En 2017, dans le volume CXXXI des Archives héraldiques suisses, l’auteur du présent article a étudié les armoiries des cantons, des districts et des communes suisses. Dans l’article de 2017, il ne s’intéressait pas aux figures héraldiques de ces armoiries, mais aux raisons de leur choix. Il divisait ces raisons en onze catégories, dont certaines étaient subdivisées en sous-catégories. Il a maintenant entrepris d’étudier individuellement et en profondeur certaines de ces catégories et sous-catégories. Cet article s’intéresse à la sous-catégorie « sobriquets et surnoms » qui appartient à la catégorie des « armoiries faisant référence à la population ». Le terme de « surnom » désigne une appellation donnée à une personne ou à un groupe de personnes parce que celles-ci s’écartent de la norme. De ce fait, les surnoms reflètent une sorte de « contrôle social », qui conduit le plus souvent à des jugements négatifs sur les personnes, mais parfois aussi des jugements positifs. Les linguistes divisent les surnoms en plusieurs groupes organisés selon que ceux-ci font allusion à des caractéristiques physiques ou à des parties du corps, à des capacités mentales ou à des traits de caractère, à des animaux ou des plantes, à des objets, à des métiers ou des occupations, à des termes religieux, à des habitudes, à l’origine des personnes ou à leur parenté et finalement à des jugements moraux sur les personnes. Dans cet article, l’auteur étudie 80 armoiries, dont 3 proviennent de Suisse alémanique, 26 du Tessin et 61 de Suisse romande. Les armoiries faisant allusion à des sobriquets ou à des surnoms ne représentent que 1,6 % de l’ensemble des raisons du choix d’armoires. Les surnoms et les sobriquets sont communs autant en Suisse romande qu’en Suisse allemande, mais alors pourquoi, les armoiries faisant référence à des surnoms ou des sobriquets sont-elles plus fortement représentées en Suisse romande et au Tessin qu’en Suisse allemande, alors que celles-ci font souvent allusion à des qualités peu flatteuses de leurs propriétaires, telles que la volubilité (Novaggio) ? L’auteur suggère que les emblèmes nationaux sont perçus différemment sur le plan émotionnel dans les deux cultures. Dans l’espace culturel francophone, les emblèmes nationaux, les fonctionnaires et les institutions de l’État jouissent d’un respect différent et plus intense que dans l’espace culturel germanophone. Cela se manifeste en particulier dans l’hommage rendu aux soldats tués au service de la patrie. Ainsi, l’inclusion emblématique de surnoms ou de sobriquets dans les armoiries pourrait être considérée comme une sorte de marque de « noblesse ». La proximité de la Suisse romande et de la France des deux communes bâloises de Rünenberg et Seltisberg a peut-être fait que les surnoms utilisés dans leurs armoiries sont devenus des marques d’honneur ou de fierté. (Hans Rüegg, trad. Olivier Furrer)

De la monarchie à la république – l’évolution des armoiries communales autrichiennes - Michael Göbl

Les armoiries communales actuelles sont des symboles de communautés dont les origines remontent jusqu’au XIIe siècle. Les souverains et les princes de l’Empire romain germanique acquirent peu à peu le droit de conférer des armoiries. Dès 1806, ce droit appartint à l’empereur jusqu’en 1918. Après la Première Guerre mondiale et l’effondrement de la monarchie, le droit de conférer des armoiries releva de la compétence des neuf États de la république (Bundesländer). La noblesse, ses titres et dignités, y compris les armoiries qualifiées de « bourgeoises », furent supprimés en 1919. Ceci équivalut pratiquement à interdire l’« héraldique privée » et seules subsistèrent en tant qu’héraldique « utile » les armoiries d’État, celles du haut clergé (évêques) et celles des communes. Conditionnées par l’époque, des discussions relatives à la quantité de symboles des Habsbourg, ou monarchistes, ou religieux, ou politiques, ou locaux ou encore touristiques tolérable en héraldique et à l’opportunité du recours à quelques-uns d’entre eux, ont caractérisé les armoiries communales créées sous la première et la deuxième république d’Autriche.(Michael Göbl, trad. Gaëtan Cassina)

Pankraz Vorster, dernier prince-abbé de Saint-Gall, et ses dernières années passées à l’abbaye de Muri - Josef Kunz

Pankraz Vorster, fils d’un capitaine suisse au service de Naples et de la comtesse Anna Maria Berni, est né à Naples en 1753 et décédé à Muri en 1829 à l’âge de 76 ans. Il fut le dernier prince-abbé de Saint-Gall. Dès sa fondation en 719 et au cours des siècles suivants, ce monastère, l’un des plus anciens du territoire suisse actuel, fut considéré comme exemplaire de par son activité édilitaire monastique. Son histoire plus que millénaire prit fin en 1805 dans le contexte de la disparition de l’ancienne confédération helvétique en 1798 et des guerres menées par Napoléon Ier. Un rôle déterminant dans ces circonstances revint au dernier prince-abbé, Pankraz Vorster qui, par son attitude réactionnaire, aristocratique et féodale, défendit avec véhémence le maintien de la principauté épiscopale dans tous ses droits et possessions. Il dut quitter l’abbaye en 1799 pour ne plus jamais la revoir. Malgré ses nombreuses interventions auprès de différentes cours princières, auprès de la diète fédérale, auprès du congrès de Vienne et du pape Pie VII à Rome, il ne put empêcher la suppression définitive de l’abbaye. Vorster trouva finalement en 1819 une « patrie d’exil » à Muri, où il vécut encore 10 ans, contraint par son destin à l’humilité. Et c’est sous l’octogone de l’église conventuelle qu’il fut enseveli en 1829. Les restes de la dépouille mortelle de Pankraz Vorster furent transférés en 1923 dans l’ancienne église abbatiale de Saint-Gall, où sa mémoire est rappelée aujourd’hui encore par une modeste plaque commémorative. Par contre, dans la partie gauche de l’octogone de l’église conventuelle de Muri, une épitaphe avec portrait et armoiries évoque son activité et les années passées dans ce lieu. (Josef Kunz, trad. Gaëtan Cassina)

Des armoiries en l’honneur de Paracelse à Einsiedeln, son village natal - Rolf Kälin

Qui, de la place de l’abbaye d’Einsiedeln, porte son regard vers l’avant-toit de l’hôtel de ville, découvrira aussi, parmi les armoiries des familles bourgeoises établies ici de longue date, celles qui a été peintes à la mémoire de l’un de leurs plus célèbres concitoyens. C’est ici, à proximité immédiate de la petite ville “conventuelle”, que Theophrastus Bombast von Hohenheim, appelé Paracelsus (Paracelse en français), est né et a passé les premières années de sa vie. Mais il n’y a pas laissé trace de son passage. Armoiries et “souvenirs” relatifs à sa personne sont de dates beaucoup plus récentes. L’auteur s’occupe ici, entre autres, des armoiries des Hohenheim, dont la première attestation se trouve sur la pierre tombale de Hans et de son fils Trutwin Bombast von Hohenheim, dans l’église de Riet bei Vaihingen/Enz, datable de peu après 1456. Pour Paracelse, leur descendant illégitime, un blason parut ensuite dans l’ouvrage “Für Pestilentz”, édité par Hans Baumann à Salzbourg en 1554. Il s’agit d’une variante des armes de ses ancêtres, où l’écu original des Hohenheim est pourvu d’une large bordure chargée de huit petites croix. Au demeurant, on ne saurait dire si Paracelse a jamais porté des armoiries de son vivant. Quoi qu’il en soit, de nombreux “souvenirs”, dont certains d’ordre héraldique, ont été conçus dans l’orbite d’Einsiedeln pour honorer le souvenir de ce grand médecin et philosophe. (Rolf Kälin, trad. Gaëtan Cassina)

Officiers suisses au service des rois de France décorés de l’Ordre de Saint-Michel 1554-1665 - Michel Popoff

Der St. Michaelsorden wurde 1469 von König Ludwig XI. von Frankreich gegründet, der diesem Heiligen, dem Schutzpatron des Königreichs seit der Herrschaft Philipps VI., damit besondere Verehrung zukommen liess. Die Anzahl der Ritter wurde auf sechsunddreißig festgelegt. Die Kollane dieses Ordens, die täglich in der Öffentlichkeit getragen werden musste, bestand aus einer goldenen Halskette, deren Muscheln mit schleifenartigem Schnurmuster verbunden waren. An dieser Kette hing ein Medaillon, das den aufrechten Erzengel Michael zeigt, der den Dämon niederstreckt. Der "Kleine Orden", der im eigenen Quartier, während Krieg, Jagd oder Reise getragen wurde, bestand aus einer Darstellung des Heiligen Michael, die an einer Goldkette befestigt war, oder an einer Schnur, zwingend aus schwarzer Seide, dies seit Heinrich II. oder Karl IX. Sehr schnell wurde dieser Orden sehr großzügig verteilt, die Zahl von sechsunddreißig weit überschritten, und man zählte bald mehrere hundert Mitglieder. Diese Situation veranlasste Ludwig XIV. 1665, den St. Michaelsorden zu reformieren und die Zahl seiner Ritter auf hundert festzulegen. Ende des 18. Jahrhunderts wurde die "Historische Sammlung der Ritter des St. Michaelsordens" verfasst, deren elf Bände in der Nationalbibliothek Frankreichs aufbewahrt werden. (Ref. Fr. 32864-32874). Diese Sammlung, die infolge der Französichen Revolution nicht gedruckt werden konnte, ist dank den Bemühungen des Autors dieses Artikels nun auf dem Weg zur vollständigen Veröffentlichung. Aus den 4902 Einträgen extrahierte er die 21 Aufzeichnungen von Schweizer Soldaten, die im Dienste der Könige von Frankreich mit dem St. Michaelsorden ausgezeichnet wurden. In Ermangelung einer definitiven Statistik ist die Schweiz wahrscheinlich das Land mit der höchsten Anzahl von Empfängern dieses Ordens. (Gaëtan Cassina)

L’évolution de la figuration sculptée des armoiries du grand maître Pierre d’Aubusson (1476-1503) - Jean-Bernard de Vaivre

Durant les premières années du magistère de Pierre d’Aubusson (1476), on commença par placer sur les caissons, comme on l’avait fait au temps de ses prédécesseurs, d’abord deux écus, l’un de la Religion, l’autre des armes familiales du grand maître, puis l’écu écartelé dont la coutume avait été adoptée depuis le XIVe siècle. Au fil des années, on s’est d’ailleurs orienté vers une typologie à la fois simple et classique. Dès le lendemain de la nomination de Pierre d’Aubusson comme cardinal au titre de Saint-Adrien (1489), non seulement les insignes de cette dignité furent adoptés dans toutes les représentations sculptées qui devaient être insérées dans les constructions ordonnées par le grand maître, mais il n’y a de doute que le grand maître décida lui-même d’un dessin très précis qui fut imposé à tous les commandeurs responsables de chantiers et ce, non seulement sur l’île de Rhodes même, mais dans toutes les possessions de l’Ordre tant dans le Dodécanèse que sur la tête de pont de la côte anatolienne que fut le Château Saint-Pierre. (Jean-Bernard de Vaivre)

L’héraldique de la souveraineté française sur le duché de Milan (3e partie) - Gianfranco Rocculi

La recherche de nouveaux témoignages héraldiques relevant du corpus lié à la souveraineté française sur le duché de Milan a mené l’auteur jusqu’à Carpi, au-delà des limites de la Lombardie proprement dite. Cette localité prestigieuse, État autonome situé dans l’Emilie, a payé très cher son attachement à la cause française, soit la perte d’une autonomie devenue séculaire sous la dynastie des Pio. L’analyse globale de l’influence milanaise en Italie septentrionale permet de découvrir des témoignages héraldiques divers, sources précieuses en vue de futures investigations et trouvailles. Par conséquent, ce troisième volet ne devrait pas constituer la fin de recherches destinées précisément à se poursuivre dans le temps. La découverte et l’approfondissement du modèle de réseau très dense des influences françaises exercées à leur propre gloire sont d’une grande aide pour lire et relire quelques épisodes importants de cette époque de l’histoire. (Gianfranco Rocculi, trad. Gaëtan Cassina)

2018

Un trésor du Bodensee : la chronique du Concile de Constance (1414-1418) d’Ulrich Richental et sa transmission - Ludwig Biewer

Le Concile de Constance (1414-1418) fut le seul à s’être déroulé sur sol allemand. Ce fut un « événement mondial du Moyen Âge », notamment parce qu’on a eu le bonheur d’y mettre un terme au grand schisme occidental (1378-1417), alors que depuis le Concile de Pise, en 1409, trois papes concurrents et leurs obédiences respectives se disputaient le trône pontifical. De nombreuses sources officielles publiées, sur lesquelles se fondent de bonnes présentations, rendent compte du déroulement du Concile, qui fut sensiblement influencé par Sigismond, de la maison des Luxembourg, roi des romains de 1410 à 1437, empereur dès 1433. Par contre, seule la chronique du bourgeois de Constance Ulrich Richental (vers 1365-1437) donne force informations sur « l’aspect social » de l’assemblée ecclésiastique, rapporte les « ragots et potins » de l’événement mondial et documente la vie quotidienne de la cité (siège épiscopal bien avant l’accession au rang de ville impériale en 1237, 6 000 à 8 000 habitants à l’époque du Concile) pendant ces quatre années d’état exceptionnel – il fallut héberger en tout plus de 70 000 étrangers. L’ouvrage de ce représentant du bas clergé aisé et cultivé remonte au début des années 1420 et lui avait probablement été commandé par le Conseil de la ville. Il ne nous est toutefois pas parvenu sous sa forme originale, mais par des copies exécutées après 1460, dont 16 sont conservées, parmi lesquelles encore 7 en partie richement illustrées. Cela vaut aussi pour le manuscrit dit de Constance (Konstanzer Handschrift), de 1464/65 environ, qui peut être admiré au musée municipal (Rosgartenmuseum) et d’un accès facilité au demeurant par l’édition d’un bon facsimilé. Ce manuscrit comprend un peu plus de 800 armoiries, où prédominent celles très stylisées d’ecclésiastiques, timbrées de chapeaux de prélats ou de mitres, soit celles des participants au Concile. Mais on y trouve aussi des armoiries de seigneurs temporels et de bourgeois de Constance. Le manuscrit de Constance de la Chronique de Richental n’est donc pas seulement une source qui documente le déroulement du Concile de Constance et la vie de la cité hôte de cet événement, mais peut aussi être considéré comme un bel et important armorial. (Ludwig Biewer, trad. Gaëtan Cassina)

Les comtes de Neipperg, bourgeois helvétiques grâce à une erreur de Johann Stumpf, et les princes de Montenuovo - Horst Boxler

Du dernier quart du XVIIIe au milieu du XIXe siècle, on peut suivre les destins de l’archiduchesse Marie-Louise d’Autriche – d’abord sacrifiée à la raison d’état et livrée au nouveau maître de l’Europe, Napoléon Ier –, et du comte Adam Adalbert von Neipperg, héros des guerres de libération en Suisse et en Italie en tant que feld-maréchal (Generalfeldmarschall). En 1814 s’engagea entre les deux une liaison qui dura jusqu’à la mort de Neipperg, laquelle amena la future duchesse de Parme à la tête des affaires de l’État. À cause d’une notice erronée dans la Chronique helvétique de Johann Stumpf, on a fait de Neipperg et de tous les descendants de son premier mariage jusqu’à nos jours des bourgeois de Sargans (SG). Quant aux enfants qu’il avait engendrés avant et pendant son mariage morganatique avec Marie-Louise, ils devinrent comtes et princes de Montenuovo, ce qu’attestent leurs magnifiques armoiries. La ligne masculine s’est toutefois éteinte au milieu du XXe siècle. Lors de son décès, en 1847, Marie-Louise avait également conquis le cœur de ses sujets, qui l’appelaient « la buona duchessa ».(Horst Boxler, trad. Gaëtan Cassina)

Les Eguilly et les Saffres - Jean-Bernard de Vaivre

Deux reliefs héraldiques buchés du château bourguignon d’Eguilly sont complétés par des notations et croquis de Pierre Palliot, imprimeur et libraire à Dijon, auteur de La vraye et parfaite science des armoiries publiée en 1660. On a ainsi restitué les deux écus du château : les armes des premiers seigneurs d’Eguilly et celles des Poinsot, qui en reprirent le nom. Palliot releva aussi ces armes et celles des Choiseul, successeurs des Poinsot, dans les vitraux de la chapelle du château. L’article s’attache en premier lieu à l’étude des armes des Eguilly, sur leurs dalles tumulaires et sur leurs sceaux : de Dreue d’Eguilly († 1343) à Thomas (1402), tous portent dans leurs armes un lambel en chef qui démontre leur appartenance à une branche cadette des Saffres, maison importante en Bourgogne, connue dès le XIIe siècle. Le premier à recevoir la terre d’Eguilly, à en porter le nom et les armes des Saffres brisées d’un lambel à trois pendants fut Hervé III, frère puîné de Guy I de Saffres († 1279). Le second volet de l’article traite des Saffres, leurs armes et leurs alliances. Ils portaient de gueules à cinq saffres s’essorant d’argent, posés en sautoir. Ce saffre correspond au circaète Jean-le-Blanc, un falconidé. On suit ainsi ces armes depuis le sceau de Hervé II (1247) jusqu’à Jean, dernier mâle de la lignée, décédé après 1385. Des pierres tombales portent également leurs armes, de Guy I de Saffres († 1279) à Guy II († 1305), son petit-fils, en passant par Hervé IV († 1306), son fils, et l’épouse de celui-ci, Béatrice de La Bussière († 1318). L’auteur conclut en rompant une lance en faveur de l’étude de la famille d’armes de maisons bourguignonnes arborant des écus portant des saffres, sans être toutes obligatoirement liées par un ancêtre commun.(Gaëtan Cassina)

La chapelle Saint-Luc de Soroni (Rhodes) fondée par un chevalier de Saint-Jean - Jean-Bernard de Vaivre

Cette petite chapelle faisait partie, quant à sa fondation, du tout petit nombre de cas qui restaient à résoudre sur l’île de Rhodes. Avant que les autorités municipales de Soroni aient ordonné le nettoyage du caisson, au-dessus de la porte, on ne lisait plus, sous de multiples couches de plâtre, que le contour de trois écus. Le marbre révèle aujourd’hui le contenu de ces derniers ainsi qu’une inscription épigraphique avec une date : un écu à la croix de la Religion à côté d’un écu à trois emmanchures mouvant du chef, donc les armes du grand maître Jacques de Milly (1454-1461) ; le troisième, en losange, est coupé, au I au lion issant, au II à un champ d’épis de blé ou de roseaux ; les chiffres gravés donnent la date de construction : 1 4 6 0 et l’inscription, enfin, révèle le nom du fondateur et constructeur, frère Johannes de Agnon. Si la forme de son écu a été utilisée par plusieurs autres chevaliers en différents endroits, le meuble du II du coupé paraît tout à fait exceptionnel dans l’héraldique médiévale. Ce chevalier espagnol, dont la fonction était celle de « guardamangier » – office chargé de l’approvisionnement de bouche du palais – apparaît dans des registres de la chancellerie magistrale de l’Ordre, en 1453 et en 1462. Il en ressort que fr. Johannes de Agnon, de la châtellenie d’Amposta, était un proche du grand maître et titulaire d’un office du palais, malgré son rang relativement modeste. L’auteur conclut qu’il revient à cette chapelle le mérite d’apporter une nouvelle pierre à l’armorial des chevaliers de Rhodes.(Gaëtan Cassina)

Marguerite-Jeanne et Charlotte de Pestalozzi Chanoinesses-comtesses du Chapitre noble de Salles-en-Beaujolais - Michel Francou

Le Chapitre noble de Salles succéda au cours du XVIIIe siècle à une petite communauté de bénédictines qui avait pris la suite d’un prieuré clunisien au XIVe siècle. Une des raisons de la prospérité de ce monastère, qui attirait les jeunes filles des grandes familles de toutes les provinces de France, c’était la liberté relative qui leur était laissée. Elles vivaient séparément et non en communauté, ne se réunissant que pour les offices religieux. Chaque chanoinesse était propriétaire d’une des maisons entourant la cour d’honneur du monastère. Marguerite-Jeanne et Charlotte étaient deux sœurs de la branche des Pestalozzi de Chiavenna (ville et vallée du nord-est de la Lombarde alors soumise aux Grisons) établie à Lyon depuis le début du XVIIe siècle, à l’origine d’une dynastie de médecins agrégés au Collège de Médecine de Lyon qui se perpétua durant tout le XVIIIe siècle. Entrées jeunes comme novices au Chapitre de Salles, les deux sœurs en devinrent Chanoinesses-comtesses en 1773. Sur le plan héraldique, on retiendra d’abord que les armes du Chapitre de Salles étaient celles des Beaujeu : d’or au lion de sable armé et lampassé de gueules, au lambel de 5 pendants de gueules brochant sur le lion, l’écu posé sur une croix de Malte à 8 pointes et 4 fleurs de lis dans les angles, sommé d’une couronne de comte. Quant aux Pestalozzi de Lyon, leurs armoiries semblent avoir subi quelques variantes entre le XVIe et le milieu du XVIIIe siècle, à moins qu’on ait affaire à des fantaisies des différents auteurs qui les ont dessinées et publiées ou simplement décrites. Elles sont identiques au départ aux armes de la branche de Chiavenna qui, outre Lyon, s’est ramifiée, principalement à Zurich, où ils prospèrent aujourd’hui encore, mais aussi à Amsterdam, à Vienne et dans les Grisons. (Gaëtan Cassina)

La communauté suisse de l’Ordre des chevaliers du Saint-Sépulcre de Jérusalem et la frise héraldique perdue de Beromünster - Rolf Kälin

La Prévôté de Beromünster (LU) joui depuis longtemps d’une tradition héraldique florissante. Hesso von R[e]inach (1234-1276 env.) lui-même, chanoine de ce Chapitre, troubadour (Minnesänger) et pèlerin du Saint-Sépulcre, y a trouvé sa dernière demeure. Cette ancienne tradition héraldique a été réintroduite en 1950 avec la création de la gouvernance helvétique de l’Ordre chevaleresque du Saint-Sépulcre de Jérusalem et cet Ordre fit exécuter dans le cloître en 1952 une magnifique frise d’armoiries. Lors de la rénovation générale du cloître, en 1985, cette frise fut cependant recouverte d’un badigeon pour des raisons controversées et il fallut en lieu et place poser un peu à l’écart de nouveaux panneaux armoriés aux armes des dames et des chevaliers de l’Ordre.(Rolf Kälin, trad. Gaëtan Cassina)

Les nouvelles armoiries du Gothard à l’usage des chemins de fer fédéraux - Rolf Kälin

Les nouvelles rames de train du Gothard, dénommées Giruno, qui emprunteront le tunnel de base du Gothard, porteront à l’avenir, comme précédemment déjà les locomotives des années 1950, les noms des 26 cantons suisses. C’est dans les voitures restaurants qu’on pourra voir leurs armoiries, reprises de modèles historiques. En outre, trois trains seront dédiés respectivement au Gothard, au Monte Ceneri et au Simplon. S’il a été possible de recourir aux armoiries communales éponymes pour l’élaboration des nouvelles armoiries du Simplon et du Ceneri, il n’existe par contre aucune commune ni même de simple localité portant le nom de Gothard. Les armes du Gothard ont donc fait l’objet d’une création et d’une réalisation entièrement neuves. L’auteur du présent article a élaboré les projets. Rolf Schuler s’est chargé de l’exécution du modèle en 3-D et en aluminium moulé, Antoinette Liebich de la peinture et du laquage de l’écu armorié. Ces nouvelles armoiries présentent un écu parti (divisé verticalement en deux) et montrent à dextre (gauche pour le spectateur) les deux ponts qui enjambent la Reuss dans les gorges des Schöllenen et à senestre (à droite pour le spectateur) saint Gothard, qui a donné son nom au col et au massif montagneux. On peut espérer avec cela qu’à l’avenir les CFF ne feront pas que plaire aux nostalgiques, mais qu’ils feront également plaisir à tous les voyageurs venus de près et de loin.(Rolf Kälin, trad. Gaëtan Cassina)

Wappen und Siegel der Dynastie von Schauenstein-Ehrenfels – Herren zu Hohentrins, Tamins und Reichenau - Aluis Maissen

La finamira principala da quella lavur ei buca stada la scrutaziun dalla historia da famiglia Schauenstein, mobein la descripziun professiunala dalla heraldica dalla lingia de Schauenstein-Ehrenfels. Per quei motiv vegnan frescos murals, sculpturas da crap ed emblems sin textilias da treis representants ord la lingia dalla Punt/Rehanau descrets, numnadamein Rudolf, Johann Rudolf e Franz Thomas de Schauenstein. Ord la lingia da Cazis vegnan in dessegn colurau ed in bul da sigil (Petschaft) da mesch analisai. Cun tgira particulara vegn in uoppen en art textil ella collecziun dalla pleiv da Domat intercuretgs. Quel fuva tochen da cheu aunc buca enconuschents ella litteratura. Sin fundament d’ ina cumparegliaziun cun in sigil egl archiv cantunal grischun eis ei reussiu dad attribuir el cun gronda probabilitad al cauligia Franz Thomas de Schauenstein.(Aluis Maissen)

Armoiries en relation avec des événements et des faits historiques – Particularités utiles à l’analyse des armoiries des cantons, des districts et des communes - Hans Rüegg

Dans les AHS 2017 l’auteur a présenté son analyse des armoiries des cantons, des districts et des communes. Il ne s’agissait pas des blasons eux-mêmes, mais des raisons de leur choix. Ces motivations ont été réparties en onze catégories dont certaines encore subdivisées. Dans le présent annuaire, les armes de différents groupes sont présentées dans un ordre moins strict. C’est le thème du groupe « événements et faits historiques » issu de la catégorie des « armoiries en relation avec l’histoire et la mythologie » qui est pris en considération. Avec les « événements », on a affaire à des actes uniques, la plupart d’importance suprarégionale. Sous le concept « faits », on regroupe des « incidents », limités dans l’espace ou dans le temps, qui sont survenus ou ont pu survenir dans des circonstances particulières. Seuls 24 blasons sont présentés ici. Le groupe lui-même, avec 116 blasons, ne comprend que 2,2 % de l’ensemble des figures. On commence avec des figures de la préhistoire, tirées des fouilles et du mobilier qui en provient. Suivent des figures en relation avec l’époque romaine. D’autres renvoient à la haute noblesse et au clergé du Moyen Âge. On constate une abondance de motifs en relation avec l’organisation militaire et les conflits armés. Certaines figures évoquent des alliances ou font référence à d’anciennes structures juridiques et sociales. À la fin, l’article traite de plusieurs figures héraldiques qui rappellent quelques faits et qui sont difficiles à grouper de manière systématique. (Hans Rüegg, trad. Gaëtan Cassina)

Les armoiries parlantes dans l’héraldique communale médiévale – une synthèse statistique - Alessandro Savorelli

L’analyse statistique de quelque 2000 armoiries de villes médiévales démontre que l’héraldique communale n’a pas contribué de manière substantielle – comme on l’a souvent répété – à la dérive d’une banalisation imputable à l’usage massif d’armoiries parlantes. L’analyse des données montre que le pourcentage des armoiries parlantes varie entre 20 et 26 % du tout (avec quelques fluctuations locales) et qu’il est donc presque similaire à l’estimation de Michel Pastoureau pour l’ensemble de l’héraldique médiévale : le pourcentage augmente dans les petites villes et dans les centres ruraux et il touche plutôt, dans une certaine mesure, une phase plus récente de l’héraldique communale, qui reflète la diversité de la hiérarchie urbaine. Les plus importantes cités, comme il résulte de la comparaison statistique entre les différents types iconographiques de leurs armoiries (parlantes, abstraites, allusives) ne privilégient en aucune manière les éléments parlants car elles disposent d’une plus vaste palette de figures symboliques qui correspondent à une conscience de leur rang et de leur autonomie différente de celle des petites villes. La façon particulière de concevoir des armes parlantes en héraldique communale ne diffère pas fondamentalement de celle utilisée de familles, qu’elles expriment une relation les armoiries de familles, qu’elle se réfère directement au toponyme ou qu’elle se fonde sur des consonances (rarement en relation avec la véritable étymologie), sur des allusions plus ou moins directes ou sur des rébus. On peut conclure que le type parlant dans les blasons communaux médiévaux n’est pas dominant dans l’absolu du point de vue quantitatif et qu’il ne jouit d’aucune primauté par rapport à d’autres typologies de figures ; et que les cités médiévales n’ont donc pas contribué de manière décisive, par le recours à des armes parlantes, à une décadence formelle de l’héraldique. Par conséquent, l’héraldique parlante des villes médiévales ne dévalorise pas l’héraldique, mais elle en revisite, souvent avec efficacité et justesse formelle, un des modus operandi sémantiques. (Alessandro Savorelli, trad. Gaëtan Cassina)

L’héraldique de la souveraineté espagnole sur le duché de Milan - Gianfranco Rocculi

Dans le domaine en extension des études et des travaux récents relatifs à l’historiographie de la brève période impériale aussi bien que de toute la durée de la souveraineté espagnole sur le duché de Milan (1535-1706), qui en a constitué le long épilogue, la part de l’héraldique demeure insuffisamment prise en considération. Bien qu’il ne soit pas conservé dans son intégralité, en raison des conséquences dévastatrices du passage du temps, des destructions dues aux guerres et aux hommes, de l’oubli et de la damnatio memoriæ, il s’agit d’un patrimoine important qui a participé à l’évolution de l’histoire des lieux et à la mise en valeur de leurs sites artistiques. On a souvent affaire à des objets conservés dans des endroits peu accessibles, donc bien gardés, et regroupés aux fins de constituer un corpus qui permette de retracer les moments intenses et multiformes issus de l’importante histoire de la pensée symbolique élogieuse de la « communication non verbale », avec référence particulière aux stratégies de la politique de communication d’hommes qui ont vécu dans cet univers en contribuant à sa réalisation.(Gianfranco Rocculi, trad. Gaëtan Cassina)

2017

Les seigneurs temporels de la collégiale d'Embrach et leur établissement à Winterthur et dans le Petit-Bâle (2e partie) - Horst Boxler

La 1ère partie a montré comment, sous la domination des Hohenstaufen, du XIe au XIIIe siècle, se déroule l’histoire des seigneurs temporels de la collégiale d’Embrach (ZH) avec leur incorporation dans l’aristocratie ministériale. La 2e partie présente leur apparent déclin en tant que famille de la noblesse ministériale campagnarde. II est certes exact qu’on ne pouvait plus tirer sur place de ressources économiques suffisant à l’entretien des descendants plus nombreux de la troisième génération. Mais les villes en plein essor présentaient un attrait particulièrement fort pour des familles et des particuliers soucieux de leur avenir. Ainsi en alla-t-il de la lignée des seigneurs temporels d’Embrach qui, devenus bourgeois de Winterthur et du Petit-Bâle, n’en demeurèrent pas moins conscients de leur identité sociale, en quelque lieu qu’ils fussent actifs. On connaît les divers domaine d’activité de la branche du Petit-Bâle et la participation de ses membres au Conseil, grâce en particulier au sceau personnel des chefs de famille apposé sur quelques chartes où ils se nommaient d’Embrach (von Embrach). Et ils rejoignirent ici également, presque aussi bien que dans leur ancienne patrie d’Embrach, des réseaux de familles ministériales, relations dont témoignent leurs armoiries, créant une sorte de «sociogramme héraldique» de familles qui, relevant de la même couche sociale, étaient en étroit contact les unes avec les autres ; à cet égard, l’auteur propose de recourir au néologisme allemand de «Héraldogramm». Même si la descendance des seigneurs temporels s’est éteinte dans ces deux villes, un rameau très tôt séparé en subsista à Laufenburg, dont la première attestation documentée évoque déjà deux bourgmestres de leur nom dans cette cité dépendant alors des Habsbourg. Ces descendants de Laufenburg comptent aujourd’hui encore des représentants et on les retrouve dans une famille vigneronne d’Alsace.(Horst Boxler, trad. Gaëtan Cassina)

Héraldique et art des stalles à Genève dans la première moitié du XVe siècle - Maître Roliquin de Dordrecht - Corinne Charles

Le musée d’Art et d’Histoire à Genève abrite dans ses collections un fragment d’un des nombreux ensembles de stalles réalisés à Genève pendant le XVe siècle. Ce panneau de noyer, sculpté d’un écu montrant les deux initiales F • V, est actuellement daté dans les fiches du musée d’Art et d’Histoire « vers 1500 ». Il est exposé à la Maison Tavel (Genève). Nous avons rapproché cette œuvre d’un autre élément de stalle, ce dernier représentant un paysan portant une hotte. N’ayant aucune information sur l’origine ou la provenance de ces fragments isolés, il était difficile, voire impossible de trouver à quel personnage les initiales sculptées sur l’écu pouvaient se rapporter. Il a fallu plusieurs facteurs concomitants pour éclaircir le mystère : une étude approfondie sur les stalles réalisées pour les différentes églises de Genève pendant le XVe siècle, par la suite déplacées, mutilées ou disparues à la Réforme, puis partiellement détruites aux siècles suivants. Les éléments restants furent finalement remontés pour former un ensemble cohérent, tel que nous pouvons le voir aujourd’hui dans la cathédrale Saint-Pierre de Genève. Cette grande restauration fut menée par Jean-Daniel Blavignac (1817-1876) au milieu du XIXe siècle. Les contrats ou d’éventuelles quittances concernant ce mobilier avaient disparu. L’étude des archives semblait donc mener dans une impasse. Ce fut pourtant par ce biais que deux documents nous permirent de mieux cerner l’importance à Genève d’un huchier-charpentier qui, jusqu’alors, était surtout connu pour quelques travaux épars sur le chantier de la chartreuse de Champmol-lès-Dijon, entreprise ducale bourguignonne. Cet essai est le premier article monographique qui tente de retracer l’activité de Roliquin de Dordrecht, devenu entre-temps maître de stalles à Genève et auteur du panneau aux initiales F • V.(Corinne Charles)

La famille Lingua - Un parcours héraldique - Giancarlo Comino

Le parcours qui nous est ici proposé suit l'évolution des signes identitaires et héraldiques d'une famille depuis la formation de son patronyme au milieu du XIIe siècle jusqu'à nos jours à travers les nombreuses mutations qu'un blason pouvait subir avant l'époque de glaciation des enregistrements, sous l'influence du contexte politique, des déplacements géographiques, des modes ou tout simplement d'évènements fortuits. L'auteur nous fait suivre sur huit siècles la famille Lingua et l'histoire de ses armes, lesquelles du fait même de leur structure, un bandé surmonté d'un animal en chef, étaient particulièrement sujettes au changement; ceci à travers la féodalité lombarde, la noblesse consulaire des cités médiévales piémontaises, le patriciat urbain, la noblesse de l'état princier en Savoie et en France. L'article débute avec l'évocation de la découverte récente d'un croquis miraculeusement conservé dans les archives milanaises, dessiné par le premier porteur du nom, et figurant une tête d'homme tirant la langue, symbole destiné par la suite à passer au cimier de la famille Lingua.(Giancarlo Comino)

L’épitaphe méconnue de deux abbés de Muri décédés loin de leur monastère - Rolf Kälin

Au milieu du riche décor rococo de l’ancienne église abbatiale de Muri, c’est à peine si l’on remarque l’épitaphe armoriée haut placée sur l’un des principaux piliers de l’octogone. Ce monument présente dédicace, portraits et armoiries de deux abbés bien éloignés l’un de l’autre dans le temps. Il honore leurs mérites respectifs, ceux du prince-abbé Plazidus Zurlauben (13 mars 1646 – 14 septembre 1723) pour l’accroissement considérable des possessions de l’abbaye et l’abbé Ambrosius Bloch (11 décembre 1768 – 5 novembre 1838) en tant que protecteur et défenseur de l’abbaye. Cette épitaphe doit avoir été exécutée après le décès du second nommé par un artisan du pays. Correspondant à leur temps, les témoignages héraldiques de ces deux prélats affichent une apparence très retenue et leur exécution ne trompe pas sur le déclin de l’héraldique à cette époque. Néanmoins, ce monument peut bien être considéré globalement comme extraordinaire, de par son mérite, dû aux circonstances, de réunir dans une même inscription deux abbés dont le seul dénominateur commun tient au fait qu’ils ont été les seuls, avant la suppression de l’abbaye, à être décédés hors des murs de cette dernière et à ne pas y avoir été ensevelis.(Rolf Kälin, trad. Gaëtan Cassina)

Heraldik auf dem Friedhof - Protestantische Grenzfriedhöfe in Brusio und Castasegna - Aluis Maissen

Als Grenzfriedhöfe verstehen wir jene zwei Friedhöfe im Süden Grabündens, auf denen reformierte Amtsleute oder deren Angehörige bestattet wurden, die in den ehemaligen Untertanenlanden Veltlin, Chiavenna und Bormio während der regulären Amtszeit verstorben waren: Brusio und Castasegna. Als Folge der im Mailänderkapitulat von 1639 enthaltenen Religionsbeschränkungen, wurden diese ausserhalb der Untertanenlande beigesetzt. Durch den Veltliner Aufstand vom Juli 1620 und die Vertreibung der Bündner verloren die Drei Bünde die Untertanenlande Veltlin und die Grafschaften Chiavenna und Bormio. Dieser Zustand dauerte bis 1639, d. h. bis zum Abschluss des 1. Mailänder Kapitulats. Durch die Vertragswerke vom 3. September 1639, abgeschlossen zwischen den Drei Bünden und Mailand-Spanien, erhielten die Bündner die Herrschaft über die Untertanenlande wieder zurück. Die Souveränität Bündens über die Untertanenlande wurde zwar garantiert, aber empfindlich eingeschränkt, insbesondere durch konfessionelle Bestimmungen. Protestanten waren Wohn- und Haushaltungsrecht verwehrt. Von diesem Verbot ausgenommen waren nur die Amtsleute sowie protestantische Grundbesitzer. Diese durften sich während dreier Monate auf ihrem Gut aufhalten, Die anwesenden Protestanten durften ihren Glauben jedoch nicht ausüben. Es war ihnen nicht einmal erlaubt, ihre Kinder nach evangelischem Ritus zu taufen. Sie mussten dies ausserhalb der Untertanenlande tun. Im reformierten Friedhof von Brusio haben sich 16 historische Grabdenkmäler erhalten, in Castasegna 7, also insgesamt 23 Gedenktafeln. Diese wurden vom Verfasser in einer speziellen Studie unter dem Titel „Protestantische Grenzfriedhöfe in den Drei Bünden. Brusio und Castasegna“ im Jahr 2012 veröffentlicht. Von der Struktur her zeigen 11 Grabmäler die klassische Form mit dem Familienwappen des Verstorbenen und der darunter stehenden Grabinschrift, die übrigen weisen lediglich Grabinschriften auf. Aus heraldischen Interessen werden die Ersteren deshalb an dieser Stelle publiziert. Es verbleibt noch ein kurzer Hinweis auf die Inschriften. Diese sind nach Humanistenart in Latein verfasst. Anhand von Fotoaufnahmen wurden sie genau entziffert und transkribiert. Es wurde jedoch darauf verzichtet, diese wörtlich zu übersetzen. Im Allgemeinen enthalten sie einen historischen Teil, der wichtige Daten über persönliche Würden und politische Ämter sowie Familienverhältnisse, Geburts- und Todesdaten enthalten. Darüber hinaus sind sie oft mit poetischen Beigaben bereichert, die praktisch nichts zur Geschichte beisteuern. Deshalb wurden die wichtigsten Fakten der Inschriften jeweils in einer Zusammenfassung wiedergegeben.(Aluis Maissen)

Classification des raisons présidant au choix de figures héraldiques – Une analyse des armoiries des cantons, des districts et des communes suisses - Hans Rüegg

L’armorial des communes zurichoises est le seul à être doté d’un index des figures héraldiques. Cette liste a incité l’auteur a établir un index des figures de toutes les armoiries publiques de Suisse. Les figures sont groupées en pièces honorables, animaux, plantes (monde végétal), outils, objets d’usage quotidien, armes, bâtiments, eau, montagne, êtres humains, symboles de concepts abstraits, lettres ou chiffres. Des armoiries à figures multiples sont donc prises en considération pour chacune de celles-ci. Une telle liste est intéressante et révélatrice, mais ne répond pas à toutes les questions. Seules des conclusions partielles quant aux raisons du choix de figures héraldiques peuvent être tirées de ces regroupements. C’est pourquoi des catégories de raisons ont été définies pour le présent travail et les armoiries réparties en conséquence. Les armoriaux cantonaux, divers articles des AHS et dans quelques cas aussi les sites internet des communes ont servi de base. La présente recherche est fondée sur 3441 armoiries : 2249 en vigueur actuellement et 1131 d’anciennes communes ou de communes fusionnées, ainsi que les 61 armoiries des cantons et des districts. Les armoiries d’anciennes communes, souvent utilisées aujourd’hui encore comme armoiries de village, n’ont pas été prises en considération. Par contres, les anciennes communautés locales du canton de Thurgovie ont été incluses. Les armoiries de communes fusionnées, pour autant que leur choix ait déjà été homologué, même si elles ne sont pas encore utilisées officiellement, ont été intégrées comme actuelles. Lorsqu’un canton, un district et une commune portent les mêmes armoiries, elles ne sont prises en compte qu’une seule fois.(Hans Rüegg, trad. Gaëtan Cassina)

Heraldische Sehenswürdigkeiten in der Johanniterkomturei in Fribourg - Pierre Zwick

Die Johanniterkomturei in Fribourg war kürzlich Gegenstand wichtiger Restaurationsarbeiten. Hierbei verdienen auch einige instandgestellte heraldische Objekte entsprechende Aufmerksamkeit. Die Johanniter sind in Fribourg schon 1224 präsent und bereits 1259 überliess der Rat von Fribourg den Brüdern des Ordens ein Gebiet am Ufer der Sarine, um dort ein Kloster, einen Friedhof und ein Armenspital zu bauen. Mit Pierre d’Englisberg, (ca. 1475-1545) erlebte die Komturei einen rasend schnellen Aufschwung. Mit den von ihm errichteten Bauten und Kunstwerken wollte er demonstrieren, dass er sich auf Augenhöhe mit den Autoritäten von Fribourg befand und problemlos mit dem geistigen Angebot der Stiftskirche konkurrenzieren konnte. Sein Wappen findet sich allenthalben, beispielsweise auf dem Schlussstein des Hauptportals, konstruiert gegen 1504. Etwas Besonderes ist das Ordenswappen in der Allianz mit dem Wappen des Bonaventure François, datiert 1619. Das Ordenswappen wird hier von einer Krone überhöht, obwohl eine solche normalerweise Zeichen eines Souveräns und nicht einer religiösen Ordensgemeinschaft oder eines Ritterordens ist. Es scheint, Bonaventure François reklamierte damit im Sinne einer « freien Stadt » gegenüber den Autoritäten von Fribourg den extraterritorialen Status seiner Komturei.(Rolf Kälin)

2016

Das Wappen der Barrelet von Boveresse - Louis Barrelet

Die Barrelet von Boveresse, Kirchgemeindemitglieder von Môtiers schon vor 1423, brachten einige Gerichts-vorsteher im Val-de-Travers und im Waadtland hervor. Heraldische Dokumente sind schon im 16. Jahr-hundert bezeugt und ab dem Ende des Hauses Orléans-Longueville zeigt das Hauptwappen der Barrelet in Blau ein gestürztes goldenes lateinisches Kreuz, über-höht von zwei goldenen Zirkeln, gleichfalls für die ältere und die jüngere Linie. Das Wappen «In Silber ein blauer Schräglinksbalken mit einem goldenen fünfstrahligen Stern und nach der Figur begleitet von sechs roten Rosen (3,3)» wurde von den Barlet von Bex, vormalig Barrelet von Boveresse, ab 1630 geführt. Die anderen Wappen sind vor allem persönliche. Wappen mit Zirkel und Fässchen gleichnamiger Familien oder nahestehender Barillier und Barrellet aus der Franche-Comté sind vor allem redend.(Rolf Kälin)

Der Berliner Historiker Friedrich Rühs (1781-1820) und seine Bedeutung für die Heraldik - Ludwig Biewer

Friedrich Rühs entstammte einer angesehenen Greifswalder Familie. In seiner Heimatstadt studierte er und verbrachte bis 1810 die ersten erfolgreichen Jahre seines akademischen Berufslebens. Unterbrochen wurde diese Zeit an der Ostsee von Studien in Göttingen, wo der junge Historiker von dem einflussreichsten Fachvertreter jener Zeit, August Ludwig Schlözer, 1800 promoviert und 1801 auch zur Habilitation geführt wurde. 1802 folgte die Umhabilitation in Greifswald, wo er dann auch Geschichte lehrte, ab 1808 als außerordentlicher Professor. Schon früh wandte sich Rühs der nordischen Geschichte zu und veröffentliche die ersten grundlegenden Darstellungen zur Geschichte ganz Skandinaviens (1801), dann Schwedens (5 Bände 1803-1814) und Finnlands (1809). 1810 wurde er als erster und zunächst einziger Ordinarius des Faches Geschichte an die in diesem Jahr neugegründete Berliner Universität berufen. Schon 1811 erschien Rühs‘ „Entwurf einer Propädeutik des historischen Studiums“, das noch heute lesenswert ist. Es beruht auf seinen Lehrerfahrungen und war ausdrücklich für Studenten bestimmt. Darin widmet er der Heraldik zwar nur recht wenig Raum, definiert aber zunächst diese Hilfswissenschaft griffig ganz im modernen Sinn und schreibt dann über die Herolde, die Schildformen, die Tinkturen und die Beizeichen, liefert also für den Beginn des 19. Jahrhunderts eine verlässliche Einführung in die Heraldik. Rühs gehörte zu den Wegbereitern der Heraldik und der übrigen Historischen Hilfswissenschaften. Neben engagiertem Einsatz in der Lehre veröffentlichte er in wenigen Jahren über zwanzig Bücher und zahlreiche Aufsätze. Friedrich Rühs starb auf einer Forschungs- und Erholungsreise durch Italien in Florenz.(Ludwig Biewer)

Les seigneurs temporels de la collé-giale d’Embrach et leur établissement à Winterthur et dans le Petit-Bâle - Horst Boxler

Peu d’articles ont paru au début du XXe siècle au sujet des seigneurs temporels de la collégiale d’Embrach (ZH) desservie par les chanoines réguliers de Saint-Augustin. C’est seulement en 1994 que Hans Baer revisita le sujet dans son histoire de la commune d’Embrach, De ses débuts jusqu’à la Révolution française. Le thème de cette publication ne recouvre pas seulement les activités locales du prévôt et de son couvent, mais aussi le rôle joué par la branche des ministériaux aristocrates qui apparaissent du XIe au XIIIe siècle sous la domination des Hohenstaufen et qui pourtant devient insignifiante à quelques exceptions près, dès le début du XIVe siècle. Il en va également de même pour les avoués de la famille Bochsler qui partagèrent le destin de leurs pairs et dont les représentants s’orientèrent vers Winterthur au milieu du XIIIe siècle déjà, et plus tardivement vers le Petit-Bâle. Seule une héritière de la troisième génération, connut une certaine promotion par son mariage dans une famille parvenue au rang comtal, aux Temps Modernes. Il est particulièrement intéressant de reconnaître que dans un cercle restreint, avec les Minnesängers du codex Manesse, la famille et ses membres alliés, outrepassant une époque de soi-disant particularisme, se comportèrent en acteurs culturels de l’un des plus éminents témoignages de la poésie allemande. En seconde partie fait suite une relation de cette émigration vers les villes.(Horst Boxler, Pierre Zwick)

Histoires «à voir» – armoiries sur et dans des maisons zougoises - Stephen Doswald und Brigitte Moser

Si, déambulant dans les rues de la vieille ville de Zoug, on prend le temps de regarder les maisons, on y observera, entre autres choses, des armoiries de familles sur les façades ou sous les avant-toits. À l’intérieur de ces maisons, on retrouvera les mêmes blasons sur des éléments de la construction, du décor et du mobilier. Ces emblèmes d’anciennes (et parfois encore actuelles) familles de propriétaires illustrent des moments de leur histoire et donc aussi de leurs maisons, histoire qui devient vivante pour autant qu’on arrive à décrypter lesdits emblèmes. À l’aide de deux bâtiments privés de la vieille ville de Zoug, on montre ici de façon exemplaire l’étroitesse du lien entre les armoiries de familles encore existantes (ou autrefois présentes) et l’histoire de leurs maisons.(S. Doswald/B. Moser, trad. G. Cassina)

Das Wappen der Familie de Rumine - Pierre-Yves Favez

Im Jahre 1862 wurde der Familie de Rumine, obwohl damals nur gerade an die dreissig Jahre in der Stadt Lausanne ansässig, das Ehrenbügerrecht erteilt. Dies aufgrund der Grosszügigkeit der Familie auf diversen Gebieten, insbesondere im sozialen und kulturellen Bereich. Noch heute erinnern ein Strassenname und ein Palais an die wichtige Rolle, die die Familie für die Bevölkerung von Lausanne gespielt hat. Die Familie de Rumine, ihr Leben und Wirken, ist Thema der vor-liegenden Arbeit, wobei auch das Wappen der Familie vorgestellt wird. Erstmals taucht ein solches allerdings offenbar erst 1858 auf. Es findet sich, zusammen mit der Devise der Familie, auf einem Dokument, welches im Kantonsarchiv des Kantons Waadt aufbewahrt wird. 2005 wurden dem Historischen Museum Lausanne aus Privatbesitz vier Messer mit wappenbesetztem Schaft zum Ankauf angeboten, dessen ursprünglicher Besitz aufgrund des identischen Wappens nun Cathe-rine de Rumine, geb. Schahovskoy, zugewiesen werden konnte. (Rolf Kälin)

Vitraux du début de l’ère moderne au Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel - Rolf Hasler

L’article s’attache à la présentation des vitraux de Neuchâtel et de sa région conservés au Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel. Outre les pièces originales des XVIe et XVIIe siècles, il prend aussi en considération les copies récentes de ces originaux. À une exception près, les vitraux étudiés ici n’ont jamais fait l’objet d’un examen approfondi. On ne s’étonne pas dès lors de trouver dans la bibliographie spécialisée l’une ou l’autre référence qui, à y regarder de plus près, se révèle erronée. Le fichier de la collection de vitraux constitué par le musée et la lecture critique des inventaires de l’institution ont constitué la principale source de cet article. C’est ce qui a permis de repérer un certain nombre d’erreurs. À cet égard, on peut citer plus particulièrement les données relatives aux armes d’Henri II d’Orléans-Longueville figurant dans le vitrail qu’il avait offert en 1615 à la Maison des tireurs (N° 2), ainsi que celles relatives à la datation du vitrail du banneret du Landeron (N° 5). (R. Hasler, trad. G. Cassina)

L’armorial de la Société suisse d’héraldique au temps de sa fondation - Rolf Kälin

Dans les années 1930, le regretté Paul Boesch prit l’initiative de créer un armorial dédié aux membres de la Société suisse d’héraldique et il en commença la réalisation lorsque les premières demandent affluèrent, en 1932. Ce recueil sera régulièrement entretenu jusqu’à nos jours. Par contre, peu de membres et amis savent que, déjà lors de la fondation de la société en 1891, existait un premier armorial, que cet article présente pour la première fois. La date de départ ne peut pas être clairement établie, ni celle du dernier enregistrement. Nous devons admettre qu’il a été entrepris dès l’année de la fondation et que les entrées ont eu lieu durant une trentaine d’années. Vu de nos jours, il faut regretter qu’il n’ait pas été maintenu et que la saisie facultative des armoiries des membres fondateurs et des suivants ne soit pas complète. Le volume se compose encore de trente-neuf folios car l’un d’entre eux a été manifestement enlevé, sans affecter le contenu. Sur ces feuillets, vingt-quatre contiennent des descriptions, dont vingt-deux avec des armoiries ou des écus destinés à en accueillir. On compte en tout soixante-quatre armoiries complètes, souvent dessinées par le propriétaire lui-même, mais aussi par des artistes héraldistes appartenant à la société, chaque fois identifiés par leurs signatures. Bien qu’incomplet et malgré diverses lacunes, cet armorial est un témoin très précieux des origines de la société.(R. Kälin, trad. P. Zwick)

Les armoiries de Fridolin - Rolf Kamm

Glaris est le seul canton dont les armoiries représentent un personnage, saint Fridolin. Dans un canton tradi-tionnellement plutôt réformé il est surprenant de trouver un saint dans les armoiries, d’autant plus que celles-ci sont héraldiquement incorrectes. Comment Glaris en est-il arrivé à cet emblème?
Glaris doit son saint protecteur au monastère de Säck-ingen sur le Rhin. Fondé selon la tradition par Fridolin aux environs de l’an 500, il posséda ultérieurement des domaines en pays glaronnais. Comme il fut complètement anéanti par un incendie en 1272, les plus anciennes représentations de Fridolin proviennent évidemment de Glaris. Nous trouvons son effigie en 1277 sur le sceau d’un coadjuteur glaronnais et dès 1393 sur celui du Pays de Glaris. Fridolin y est représenté en moine avec bâton et sacoche de pèlerin. Vers 1400 il figure sur la plus ancienne bannière conservée: le saint est habillé de noir, sur un fond rouge. Probablement que la couleur rouge remonte à la bannière de justice de l’Empire qui avait peut-être été enlevée aux Glaronnais au XIIIe ou XIVe siècle. Les premières armoiries de Fridolin remontent par contre au XVe siècle et proviennent des représentations sigillaires et vexillaires.
Par la suite, la couleur du champ ne changea plus. Mais un grand flou artistique régna à propos de la représentation du personnage et plusieurs versions de Fridolin coexistèrent jusqu’au XXe siècle. Cela ne changea qu’en 1958, en raison d’une avenante pression de la chancellerie fédérale et grâce à l’engagement de l’archiviste cantonal de Glaris. Avec Ernst Keller on trouva en outre un graphiste reconnu qui se chargea de la tâche. Comme la couleur de la sacoche ne faisait pas l’unanimité, on finit par supprimer cet attribut. Depuis 1960, Glaris possède des armoiries officielles de haute qualité graphique.(R. Kamm, trad. P. Zwick)

Porcelaines de Chine et jetons de nacre aux armes de familles suisses, 1740-1780 - Vincent Lieber

Présentation de pièces de l'exposition du Musée historique de Nyon (mai - octobre 2016) vouée aux porcelaines importées de Chine portant des armoiries de familles suisses ou établies en Suisse au XVIIIe siècle, ainsi qu'à des objets en nacre également armoriés.(G. Cassina)

Heraldica Lumneziana - Wappenfresken in der Kapelle St. Sebastian und St. Rochus in Vella - Aluis Maissen

Auf dem Dorfplatz in Vella/Graubünden befindet sich die 1592 geweihte Kapelle St. Sebastian und St. Rochus. Die Nord- und Südwand des Schiffes zeigen 400 Jahre alte Wappenfresken und auf dem gotischen Flügelaltar und dem Chorbogen befinden weitere Wappen, die in Öl auf Holz ausgeführt wurden. Die heraldischen Embleme wurden bisher nur rudimentär behandelt und noch nie publiziert. Ziel dieses Beitrags war es, die Wappen professionell zu beschreiben und so weit wie möglich zuzuordnen. Es muss erwähnt werden, dass die Wappenfresken und die Kunstbilder früher mit Kalk überstrichen worden waren. Bei der Restauration von 1939/40 wurden sie wieder frei gelegt. Die Kapelle ist eine Stiftung des Landrichters Gallus von Mont des Älteren und wurde vermutlich bereits 1587 gebaut, jedoch erst 1592 vom Churer Fürstbischof Peter Raschèr geweiht. Es war zur Zeit der schrecklichen Pestepidemie, die 1584 und 1585 in den Drei Bünden wütete.(Aluis Maissen)

Sous l’égide de la représentation et de la légitimité – La frise des armoiries des baillis confédérés dans le château de Frauenfeld - Peter Niederhäuser

La salle dite de justice ou de la Diète du château de Frauenfeld a conservé un important ensemble d’armoiries, celles des baillis confédérés de 1462 à 1700, présentées dans l’ordre des VII cantons (sans Berne). Comme d’autres peintures ornent les murs de cette salle depuis le milieu du XVIe siècle, cette frise a été diversement datée jusqu’ici. Or, ce cycle peut être aujourd’hui exactement circonscrit dans le temps. Les comptes du bailli Johann Kaspar Hirzel pour 1658/59 mentionnent d’importants travaux au château, entre autres la rénovation d’armoiries à cinq emplacements, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du bâtiment, notamment dans la grande salle (grosse Stube).
Des circonstances particulières inclinent à con-si-dérer cette «rénovation» comme un nouvel anénagement homogène, convenant à l’image identitaire de la souveraineté confédérée et de ses baillis. Cette frise héraldique peut en fait aussi être interprétée comme une réponse à des conditions politiques spécifiques. Après avoir occupé la Thurgovie en automne 1460, puis évincé pas à pas la ville de Constance, les cantons confédérés acquirent le château de Frauenfeld en 1534 pour en faire le siège représentatif de leur bailliage. Dans une Thurgovie divisée sur le plan confessionnel, la souveraineté confédérée resta cependant plutôt lâche, marquée par des déficits structurels, et elle se limita dans une large mesure aux compétences régaliennes, avant tout à la haute juridiction. La volonté d’une représentation héraldique du pouvoir devait viser à mettre l’accent sur l’ancienneté et sur l’importance politique du bailliage, ainsi qu’à légitimer de façon apparente la souveraineté des Confédérés.(P. Niederhäuser, trad. G. Cassina)

À propos de l’héraldique sous la souveraineté française dans le duché de Milan - Gianfranco Rocculi

La découverte et l’étude de quatre nouveaux exemples s’ajoutent à ceux que l’auteur avait présentés dans un précédent article (AHS 2014, p. 61-75), dont l’objectif consistait à jeter les bases d’un corpus héraldique en relation avec la période de la souveraineté française sur le duché de Milan, soit les premières décennies du XVIe siècle. Deux d’entre eux ont été découverts dans le château des Visconti de Fontaneto d’Agogna (Novare), le troisième dans le Musée de Santa Giulia de Brescia et le quatrième dans l’église du Saint Crucifix de Bodio Lomnago (Varèse). Les figures héraldiques que présentent ces œuvres contribuent à accroître le champ actuel des connaissances, à prendre concrètement et avec précision la mesure de l’éphémère présence française dans le paysage anthropique lombard, ainsi qu’à approfondir la connaissance des hommes qui en ont alors rendu la réalisation possible. À la faveur de la découverte, survenue dans le château de Fontaneto, d’un prototype presque intact, il a été possible, en outre, de réviser l’interprétation d’un blason contemporain conservé dans le château de Vigevano. De telles découvertes laissent supposer que d’autres témoins héraldiques en lien avec le même contexte historique peuvent exister, encore ignorés, dans différents endroits «périphériques» : ils seraient précieux par la mise à disposition de nouvelles données utiles à la recherche et aux investigations en profondeur sur le contexte de la maîtrise d’ouvrage française. (G. Rocculi, trad. G. Cassina)

Armoiries de communes issues de fusion – Cas problématiques ou nouvelle catégorie d’armoiries? - Hans Rüegg

L’auteur collecte systématiquement les armes de toutes les communes suisses, d’abord dans l’ordre de leur situation politique, ensuite selon leurs figures. Une classification selon la motivation prenant en considération les priorités est souhaitable. Par exemple, la commune de Gruyères a été appelée à confirmer en 1941 ses armes, celles de l’ancien comté et les siennes depuis toujours. On les range ainsi dans la catégorie des « reprises d’armes nobiliaires » et non dans celle des « armes parlantes » ni dans celle des « armes évocatrices de la flore et de la faune locales ». Une catégorie particulière avait été prévue pour les « armes de communes issues de fusion ». Pour les fusions, chaque figure est classée conformément au blason primitif. Mais beaucoup d’armoiries contenaient déjà lors de leur création plusieurs figures, lesquelles doivent être rangées dans leurs catégories respectives. Il n’y a en conséquence aucune raison de créer une nouvelle catégorie pour les armes issues de fusions, bien que celles-ci constituent le point de départ.
Quoique homologuées en 1932 seulement, les armoiries du canton des Grisons représentent la plus notoire des combinaisons d’armoiries. Quant aux communes, les premières fusions assorties de combinaisons d’armes remontent à 1961. Ces combinaisons souffrent cependant d’une déperdition de la force expressive et de l’impression visuelle des armes d’origine. L’étude par l’auteur des armoiries des villages du canton de Zurich a révélé que de nombreux villages ou hameaux, parties de communes, possèdent leurs propres armes et drapeaux. Les blasons des communes fusionnées perdent certes leur statut officiel, mais ils peuvent toujours servir d’armoiries villageoises ou locales. Les armes dont les figures sont chargées d’une fonction numérique constituent une autre sous-catégorie de blasons résultant de fusions. Les armoiries du canton du Valais en sont l’exemple le plus fameux. Mais les fonctions numériques sont trop souvent assignées aux étoiles et il en résulte un effet répétitif ennuyeux. D’autres motifs apparaissent plus fréquemment. Rares demeurent les créations véritablement novatrices, avec de nouvelles figures remplissant les conditions d’un bon blason.(H. Rüegg, trad. G. Cassina)

La collection de manuscrits armoriés de la Société suisse d’héraldique - Sabine Sille

Les déménagements sont souvent l’occasion de découvrir des trésors oubliés. Pareille chance a mis un point d’orgue au transfert de la bibliothèque de la SSH de Fribourg à Neuchâtel. En libérant les rayons de la Bibli-othèque cantonale et universitaire de Fribourg, on y a trouvé un carton appartenant à la SSH étiqueté Schriften oder Publikationen. Il contenait 22 parchemins, manuscrits échelonnés de 1588 à 1812. Il s’agit d’anoblissements, de lettres de noblesse, de diplômes de baron, de diploma armorum (Wappenbriefe), de dip-lômes de noblesse, de titres de noblesse ou de chevalier. Ces -parchemins ornés d’armoiries coloriées sont munis de liens en velours de soie et portent de lourds sceaux, certains conservés dans des boîtes en bois ou en laiton doré. Cinq de ces documents, choisis pour la diversité de leur genre, sont présentés ici : un diploma armorum, un diplôme de noblesse, un titre de chevalier, un diplôme de baron et une lettre de noblesse post mortem. (S. Sille, trad. G. Cassina)

Le peintre verrier Hans Drenckhahn – Portrait d’un héraldiste redécouvert - Patricia Sulser

Malgré l’importance et la qualité de ses travaux, le peintre et héraldiste Hans Drenckhahn est tombé dans un profond oubli après sa mort, en 1953. Sa succession se trouve en grande partie au Vitrocentre Romont en tant que «Fonds Hans Drenckhahn». La plupart des ouv-rages sont signés et datés, ce qui permet de se faire une idée précise de son œuvre, de ses méthodes de travail et de sa vie. Dès avant le traitement de sa succession, son nom est certes apparu dans diverses publications, mais il n’était pas possible jusqu’ici de situer son travail dans un contexte, car rien d’autre que son nom et son âge n’était connu. La succession permet par contre de faire renaître un artiste et un héraldiste passionnant. On découvre ainsi que Hans Drenckhahn marcha sur les traces de son père et apprit son métier auprès de lui. Il connut un succès consi-dérable comme peintre verrier, restaurateur et héraldiste. Cet article dresse son portrait tel qu’il se dégage de sa succession. Il ne fait aucun doute que beaucoup de choses restent à classer et à découvrir dans la succession de cet artiste, tant en héraldique que dans le domaine du vitrail. Cette succession ne révèle pas seulement l’importance considérable de son œuvre, mais aussi à quel point le vitrail y est étroitement lié à l’héraldique.(P. Sulser, trad. G. Cassina)

À propos des stalles de l’Ordre de la Toison d’Or à la Sainte-Chapelle de Dijon - Jean Vaivre

À Dijon, une collégiale fut érigée à la fin du XIIe siècle, dont les travaux se poursuivent très lentement jusqu’au XVIe siècle. Elle servit d’abord les besoins de paroisse au palais de Dijon. La chapelle palatiale allait connaître un nouveau lustre et changer de statut avec l’institution de la Toison d’Or, instituée par Philippe le Bon à l’occasion de son mariage avec Isabelle de Portugal, à Bruges en 1430. Un des éléments les plus marquants du nouveau décor a consisté en une série de somptueuses stalles armoriées. L’auteur s’intéresse principalement ici à la question de ce décor héraldique lié à l’Ordre de la Toison d’Or. La destruction de la Sainte-Chapelle de Dijon et la dispersion de son mobilier lors de la Révolution (1794) nous ont privés d'un ensemble qui aurait constitué un témoignage exceptionnel sur l'histoire de cet ordre prestigieux. Les peintures conservées au-dessus des stalles de l’église Notre-Dame de Bruges, les épaves de celles retrouvées en Bourgogne, leur comparaison avec les trois beaux panneaux conservés au musée Senderlin de Saint-Omer apportent cependant un aperçu sur le décor des cérémonies qui se déroulèrent au siège de l'Ordre, dans cette Sainte-Chapelle de Dijon qu'une heureuse initiative vient de recréer de manière virtuelle dans l'ancienne capitale des ducs de Bourgogne.(G. Cassina)

Les armoiries à Berne et dans ses campagnes - Berchtold Weber

Dans l’ensemble de l’Occident, tout noble portait déjà des armoiries en 1191, lors de la fondation de la ville de Berne. Mais au XIIIe siècle déjà, les plus influents bourgeois de la ville se dotèrent eux-mêmes d’armes. Il existait alors déjà des armes parlantes ainsi que des blasons à rébus. Les premières combinaisons d’armoiries de familles remontent à la fin du XVIe siècle. Le monument Zähringen élevé en 1601 dans la collégiale de Berne exerça une influence décisive sur les blasons créés dans les campagnes. On peut suivre le passage de l’écu timbré d’un casque surmonté d’un cimier au médaillon ovale portant une couronne de titre nobiliaire dans le dernier tiers du XVIIe siècle. Dès le XVIIIe siècle, le paysan eut l’occasion de faire exécuter ses armes en «verre taillé», technique nouvellement apparue à ce moment-là. Des officines héraldiques récemment créées à Milan tirèrent alors profit de cette situation et fournirent en armoiries principalement la population des campagnes bernoises. À l’époque de l’historicisme, l’intérêt renouvelé pour l’héraldique trouva un champ d’activité propice avant tout en relation avec le mouvement du Heimatschutz. Cela entraîna non seulement la protection légale des armoiries cantonales et communales sur le plan fédéral, mais aussi, dans le canton de Berne, la publication d’armoriaux.(B. Weber, trad. G. Cassina)

Deus spes nostra est – Origine et usage de la devise de Schaffhouse - Hans Ulrich Wipf

L’auteur recherche à quand remonte, et sous quelle forme, la devise de Schaffhouse en usage jusqu’à ce jour : Deus spes nostra est (Dieu est notre espoir), où enfin elle a été utilisée à travers les siècles. Elle apparaît pour la première fois en 1550, lors d’une frappe de monnaie. Elle accompagne depuis lors les armoiries d’État de Schaffhouse aux endroits et sur les objets les plus divers, par exemple sur les cloches des églises, à l’extérieur aussi bien qu’à l’intérieur des édifices publics, sur des œuvres artisanales et artistiques, ainsi que lors d’allocutions officielles.(H. U. Wipf, trad. G. Cassina)
© 1891 - 2025 Société Suisse d'Héraldique - Protection des données personnelles